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L'ancien titanien (en titanien, Hadhén shedhén dhemvés) est la dénomination de la langue parlée en Titanie approximativement jusqu'au IVe siècle ap. J.-C..

Histoire

Aucun moyen ne peut nous permettre de tracer l'évolution de l'ancien titanien jusqu'au IVe siècle ap. J.-C. à cause d'une absence totale de sources écrites. Si l'on tient compte de la différence qui le sépare du moyen titanien, il est légitime de supposer que ce processus a commencé vers la moitié du IIe siècle, lorsque les premiers contacts avec des populations européennes auraient eu lieu. En réalité, des Romains avaient déjà sans doute débarqué sur l'île, mais les contacts ont été faibles, voire presque inexistants, et de toute façon sans aucune influence sur le plan linguistique.

Pendant l'histoire titanienne ancienne, liée à la ville de Harishir, l'ancien titanien a donc servi de langue d'échange, administrative et de culte, véhiculant l'expression dans tous les domaines et dans toutes les situations.

Lorsque sa structure a commencé à se modifier, cette tendance a été probablement définie comme une simplification de la langue savante, ce qui a donné lieu à la naissance d'un code langagier haut, réservé entre autres aux réunions des Huménhëdhvèrè et aux leçons dans les Kemshirvèrè, et d'une variante vulgaire, qui a produit le moyen titanien.

La création d'un système d'écriture, l'alphabet titanien ancien, adapté pour la "nouvelle langue", a été l'élément qui a fait pencher définitivement vers l'abandon de l'ancien titanien.

Le Klùshtém de Harishir

Le seul témoignage qui a permis aux linguistes de connaître le peu d'informations sur cette langue dont nous disposons aujourd'hui est donné par une carapace de tortue géante titanienne, le Klùshtém, datant de la fin du IVe ou le début du Ve siècle et retrouvée au siège du Huménhëdh de Harishir.

Il s'agit d'une inscription à propos d'une réunion du Huménhëdh réalisée par un membre qui avait noté des requêtes de la population. À l'époque, l'ancien titanien était encore utilisé au sein des organes administratifs surtout pour des raisons de prestige, alors que la langue courante était déjà pour la plupart le moyen titanien.

Pour éviter d'oublier des demandes que certains citoyens avaient adressées, un membre a décidé de les noter en utilisant le nouveau pour l'époque alphabet titanien ancien, qui sera le véhicule écrit du moyen titanien.

Ce klùshtém, appelé le plus souvent Hadhén klùshtém (= le vieux klùshtém), est aujourd'hui gardé au siège du Huménhëdh de Harishir.

Morphologie

L'absence presque totale de sources écrites empêche de connaître les détails de la structure morphosyntaxique de l'ancien titanien, que l'on suppose être complètement différente de celle que l'on observe dans le titanien moyen et moderne.

Voici les principales caractéristiques que les études ont pu relever :

  • la structure S-O-V, qui est maintenue dans le moyen titanien, alors que le titanien moderne suit le modèle S-V-O[1]
  • un haut degré d'agglutination et l'absence d'articles, une caractéristique des langues amérindiennes : le processus de simplification vers le titanien moyen se serait traduit par le "détachement" des préfixes et des suffixes pour acquérir un statut de prépositions. Le suffixe ergatif[2] serait devenu l'article défini, alors que les articles indéfinis sont dérivés de l'article numéral Humén. L'agglutination verbale est encore présente de nos jours, même si les suffixes sont simplifiés et les terminaisons des personnes sont passées en dernière position
  • la mutation consonantique en début de mot pour indiquer la possession[3]
  • l'absence de mots pour exprimer le oui ou le non. Le consensus ou la négation étaient exprimées par une reprise verbale, voire par un autre type de périphrase.

Pour illustrer ces phénomènes, nous reportons ici des exemples tirés du Hadhén klùshvém :

  • structure SOV : exemple -> Shiklèjtért ànwalishvér tùwhëpiétùhèrim = la fille a bu l'eau. "Shiklèj" [radical pour "fille"] + suffixe -tér-t [vivant, nominatif, sing. + suffixe ergatif] + "àn-" préfixe pour l'accusatif + "Walish-vér" [radical pour "eau" + suff. non-vivant sing.] + "tù-" préfixe du passé + "Whëpi" [radical pour "boire"] + suffixe "étù" pour la 3e pers. sing. + suffixe "hèrim" pour la 3e pers. sing. vivant[4]
  • agglutination des substantifs : ami = hënùjk [radical] > hënùjk-TÉR-T [+ suffixe ergatif[5]] > hënùjk-MEÉN[6]-tért [+ suffixe possessif de 1e pers. sing.] > hënùjk-meén-tért-KIMHOM [+ suffixe de compagnie, "avec", qui devient un préfixe par le fait d'être décliné] >> TONS-hënùjk-meén-kinhùm [le déterminant passe au cas ablatif]. Le mot qui en résulte, Tonshënùjkmeénkinhùm, signifie donc "avec mon ami"
  • agglutination verbale (conjugaison) : écouter = tlàjshi [radical] > tlàjshi-ÉR-HIÉM [+ suffixe verbal 1e pers. sing. + suffixe personnel 1e pers. sing.] > TÙ-tlàjshi-ér-hiém [+ préfixe du passé] > tù-tlàjshi-TA-ér-hiém [+ suffixe réflexif]. Le mot qui en résulte, Tùtlàjshitaérhiém, signifie donc "je me suis écouté"
  • mutation consonantique pour le génitif : Nàmimeéntér = ma mère ["nàmi"+"meén"+"tér" -> v. ci-dessous] > Téstitàmimeén = de ma mère [avec le préfixe génitif pour les vivants sing. "Tésti" et la première consonne 'n' de "nàmi" qui devient un 't']
  • périphrase pour affirmer : Tùshihëjmdhiéshtdujém ["Tù" préfixe du passé + "shi" préfixe interrogatif + "hëjmdhi" radical pour "aller" + "ésh" suffixe verbal pour la 2e pers. sing. + "dujém" suffixe personnel pour la 2e pers. sing.] (= tu es allé ?) -> Tùlohëjmdhiérhiém [avec le préfixe affirmatif "Lo"[7] qui remplace le préfixe interrogatif]. Le préfixe de négation est "Mo-".

Lexique

Le seul aspects qui a été transmis aux étapes suivantes de l'évolution du titanien est représenté par le lexique, puisqu'il constitue environ 90% du lexique du titanien moderne.

Écriture

Le titanien ancien possédait un système non codifié d'écriture composé par des idéogrammes de style extrêmement personnel. Comme pour la plupart des écritures de ce type, l'origine se fonde sur des petits dessins qui servent à exprimer des notions.

Les témoignages dont nous disposons encore de nous jours sont représentés par des inscriptions très courtes, voire des idéogrammes isolés, présentes surtout dans des lieux sacrés ou particulièrement importants ou symboliques.

Notes et références

  1. La structure SOV est encore présente de nos jours en Estanie.
  2. Un suffixe s'ajoute aux mots qui expriment le sujet d'un verbe transitif.
  3. Ce phénomène, dénommé Éclipse, est présent dans les langues celtiques insulaires telles que le gaélique irlandais.
  4. Il faut remarquer que l'ancien titanien ne prévoyait pas de différence entre le pronom personnel masculin et féminin. Cette différence est apparue dans le moyen titanien uniquement dans les pronoms personnels, tandis que dans tous les autres domaines linguistiques, la seule distinction s'effectue entre les vivants et les non-vivants.
  5. En absence de verbe, le suffixe ergatif est normalement placé en tant que déterminant.
  6. Prononcé [möén] vs. en titanien moderne [mön].
  7. Ce préfixe est utilisé encore de nos jours comme particule affirmative en Estanie au lieu de Me.
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